Le petit commerçant se lève dès l’aurore
Il est là tout le jour et souvent tard encore.
Et quand le soir enfin il ferme sa boutique.
Il sera pour certain un sujet de critique.
Et pourtant sa journée n’est pas finie :
Il lui faut tout ranger et calculer les prix,
Préparer ses achats et garnir ses rayons et ses comptoirs.
Demain il recommence et il faut tout prévoir.
Certes, il a moins de choix que dans les grands magasins,
Mais il peut conseiller, il connaît vos besoins,
Il s’intéresse à vous, écoute vos histoires,
Et quand on est pressé, c’est lui qu’on va voir.
C’est chez lui qu’on demande à mettre une affiche,
C’est encore chez lui que l’on peut parler avec son voisinage.
Le nouvel arrivant se sent un peu moins seul,
Quand de son magasin il a franchi le seuil.
On dit qu’il vend plus cher que les grandes surfaces,
Mais en y regardant de plus près, on s’aperçoit que ce n’est pas forcément vrai.
Aussi, quand il est trop tard pour sortir sa voiture,
On va frapper chez lui, quelques fois même après la fermeture.
A trop vouloir courir après la mauvaise qualité des « prix bas »,
Un jour les « villageois » n’auront plus qu’à se mordrent les doigts.
Les commerçants alors auront plié bagage
Et chacun sait ce que veut dire « boutiques fermées ».
Voilà comment meurt le cœur et l’âme d’une commune
Ou d’un village français.
Eglise de Lavergne (Lot)